Dans un milieu gaming misogyne, l’esport féminin fait sa percée !

Une rangée de joueuses participant à une compétition esport féminin.
La pratique des jeux vidéo n’est pas réservée aux hommes compte tenu du fait qu’elle ne requiert aucune habileté masculine - Photography janiecbros / Getty Images©

À cause du sexisme et des insultes en cascade de certains gamers, comment ne pas créer un esport féminin ? Il s’agirait d’une compétition réservée uniquement aux joueuses. Dans cet univers sans misogynie et hostilité, les femmes pourront s’adonner à la pratique de jeux vidéo en toute liberté.

L’esport féminin : un moyen de donner leur place aux femmes

De base, la pratique de jeux vidéo n’a pas nécessairement besoin que l’on soit un homme pour s’y adonner. Rien ne devrait empêcher une femme d’y exceller et de participer à des tournois mixtes. Rien ne devrait obliger l’univers gaming à créer un esport féminin.

Mais comme le rapporte « Viki » ou Velouria Baty de son vrai nom, un tournoi de jeux vidéo demeure un milieu hostile et misogyne bien qu’il s’agisse d’un univers non-genré. Toutes les femmes qui ont l’audace d’y prendre part font systématiquement l’objet de harcèlement numérique et de propos sexistes.

Quelle solution donc pour y remédier ? Pour le moment, on ne peut que segmenter la discipline et créer un esport féminin afin de minimiser les expositions aux attaques sexistes. Comme le souligne l’association « Women in games », 6% des participants aux compétitions sont de sexe féminin. En minorité, les femmes ont notamment du mal à se faire respecter d’où la nécessité d’établir deux catégories bien distinctes.

Des compétitions genrées pour régler le problème de sexisme

Viki confie qu’en lançant une partie en ligne, elle s’expose à une ou deux insultes dès lors que les autres joueurs se rendent compte qu’elle est une fille. Un tel sexisme est sans conteste décourageant pour toutes celles qui débutent dans le milieu.

Heureusement, cette réalité a notamment ému plusieurs acteurs du monde gaming au point où ceux-ci se sont positionnés en faveur de l’esport féminin. Leur but consiste notamment à fournir aux joueuses un espace sécurisé et sain afin de leur permettre de dévoiler leur plein potentiel et éventuellement, encourager la mixité à long terme.

Bien que ce soit paradoxal, c’est un passage obligé. C’est l’unique solution pour faire accepter progressivement les femmes dans l’univers des compétitions gaming.

Pour encourager la pratique de jeux vidéo

La mise en place d’esport féminin demeure une décision inspirante pour nombre de joueuses. Viki par exemple, elle confie qu’elle aurait aimé avoir un rôle modèle de femme quand elle était plus jeune pour l’inspirer. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Elle peut à la place devenir cette admiration qu’elle convoitait tant pour la jeune génération. Un rôle qu’elle accepte volontiers d’ailleurs. Toujours selon cette joueuse de 25 ans, c’est merveilleux de donner envie aux autres de s’investir.

Chose qu’elle rend possible en acceptant le titre de capitaine des « French Bees », la première équipe de joueuses de Vitality. Pour rappel, ce dernier représente le club de sport électronique leader en Hexagone.

Du point de vue de la directrice Marketing chez Aldi France, Anne-Marie Gaultier, la création de cette équipe d’esport féminin représente la première étape pour établir cette mixité tant recherchée. Pour Fabien Devide, le patron de Vitality, c’est une initiative qu’il fallait prendre depuis longtemps.

Des joueuses prêtes à en découdre

Aux côtés de ses coéquipières (Chubby Daddy, Aly, Lilith et Kasane), Viki se prépare à prendre part à la Gamers Assembly. Il s’agit de l’une des plus grands LAN ou tournois en salle en France. Dans la foulée, elle espère pouvoir disputer très bientôt la « Coupe des étoiles », une compétition pour les joueuses lancée récemment par Riot Games. Ce dernier demeure l’éditeur de League of Legends. 

En intégrant le club Vitality, les « French Bees » sont traitées sur le même pied d’égalité que les autres équipes. Quand elles auront le niveau, elles pourront intégrer les deux formations principales du jeu League of Legends, à savoir la LFL et la LEC. 

Ayant la « niaque », Viki et son équipe comptent progressivement gagner en visibilité pour montrer aux autres joueuses que l’on a le droit d’être des femmes dans cet univers injustement masculin. Elles souhaitent leur faire comprendre qu’elles ont le droit de s’exprimer et de montrer l’étendue de leurs capacités.

Zoom sur ces tournois minoritaires

Les tournois esport féminin sont de plus en plus populaires, avec des évènements organisés pour de nombreux jeux populaires tels que League of Legends, Counter-Strike : Global Offensive, Overwatch, Hearthstone, et bien d’autres. De plus, certains événements mixtes incluent des compétitions pour les équipes entièrement composées de femmes.

Ces rencontres gaming permettent aux femmes de s’exprimer, de participer et de se faire connaître dans cet univers phallocrate. Elles créent également un environnement plus inclusif pour les joueuses en les encourageant à se joindre à une communauté qui peut souvent être hostile et discriminatoire.

Cependant, il y a eu des critiques concernant l’esport féminin. Certains suggèrent qu’ils peuvent renforcer la ségrégation sexuelle dans la communauté actuelle et ne résolvent pas les problèmes de sexisme. D’autres estiment que la meilleure solution est de travailler à rendre cette sphère gaming plus inclusive pour tout le monde.

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Avec ETX Daily Up

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