

Le 5 mai 2025, Ubisoft a défendu devant le Sénat son recours aux aides publiques, arguant de leur rôle crucial dans l’essor du jeu vidéo français. La discussion a notamment porté sur l’efficacité du CIJV et les défis posés par le télétravail pour l’industrie.
Ubisoft : un acteur clé du jeu vidéo français sous les projecteurs
Le 5 mai dernier, la Commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques a convoqué Ubisoft, fleuron historique du jeu vidéo tricolore. Fondé en 1986, l’éditeur compte aujourd’hui 17 000 salariés dans le monde, dont plus de 4 000 en France répartis sur six studios de jeux vidéo. Lors de cette audition, le PDG Yves Guillemot était accompagné de deux figures clés de l’entreprise pour répondre aux interrogations sur les soutiens financiers perçus. L’événement a permis de faire toute la lumière sur la manière dont Ubisoft tire parti de ces dispositifs pour renforcer la filière vidéoludique nationale.
Des aides publiques au service de l’innovation et de l’emploi
Lors de l’audition, Ubisoft a présenté devant le Sénat en toute transparence le détail des aides publiques reçues pour l’année fiscale 2023-2024, totalisant 38,4 millions d’euros. Parmi les principaux soutiens figurent le Crédit d’impôt jeu vidéo (CIJV) pour 24,1 M€, le Crédit d’impôt recherche et diverses subventions locales. Ces aides permettent à Ubisoft d’investir massivement dans l’innovation, avec des technologies propriétaires comme les moteurs Anvil et Snowdrop. L’entreprise soutient également l’apprentissage, les projets d’IA générative et les partenariats académiques.
Le CIJV : un levier stratégique pour l’entreprise, mais remis en question
Ubisoft a défendu vigoureusement le CIJV, qu’elle considère comme un instrument décisif pour sa compétitivité mondiale. Yves Guillemot a insisté sur les nombreuses retombées positives, notamment en matière de création d’emplois et de soutien aux studios en région. Pourtant, le dispositif est aujourd’hui dans le viseur de l’Inspection générale des finances, qui envisage sa réforme. Pour Ubisoft, toucher à ce levier fiscal reviendrait à affaiblir l’attractivité française, surtout face aux puissants concurrents que sont le Canada, l’Allemagne ou Singapour.
Au Sénat : l’avenir des licences emblématiques en question avec la participation de Tencent
Autre point sensible abordé au Sénat : la création par Ubisoft d’une nouvelle entité regroupant des licences emblématiques, telles qu’Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, avec une participation de 25 % du géant chinois Tencent. Bien que Ubisoft conserve 75 % des parts, certains sénateurs ont exprimé leurs craintes quant à une perte progressive de souveraineté sur ces actifs culturels majeurs. La direction a tenté de rassurer en rappelant que toutes les décisions stratégiques restent du ressort du siège français.
Télétravail réduit et tensions internes chez Ubisoft
Pour la première fois dans l’histoire du groupe, Ubisoft a connu des mouvements de grève en interne. En cause : la décision de limiter le télétravail à deux jours par semaine, contraignant les équipes à revenir sur site trois jours. Ce choix, selon Yves Guillemot, vise à renforcer la cohésion et la créativité collective, essentielles dans la conception de jeux AAA. Mais plusieurs salariés déplorent un manque de flexibilité, surtout après des années de télétravail efficace. Les sénateurs ont rappelé que les conditions de travail doivent rester exemplaires, en particulier lorsqu’une entreprise bénéficie d’aides publiques.
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Source: https://afjv.com/news/11703_aides-publiques-ubisoft-modele-francais-jeu-video-senat.htm publié le 12 mai 2025.
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